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Au pied du mur

Ce ne sont que des murs défraîchis, rongés par les éléments et meurtris par les outrages du temps. Des façades négligées par le regard de dizaines de passants quotidiens. L'ordinaire de chacun d'entre nous au coin d'une rue ou au bord d'une route. Alors, pourquoi les photographier ? S'agit-il d'un témoignage de la fragilité et de l'obsolescence de notre architecture contemporaine ? Non, c'est plus que ça... De prime abord, l'observateur peut être indifférent, embarassé, déconcerté. Pour autant, les couleurs crues et réalistes, modulées par les effets de matière, les demi-tons et les contours nets ou fuyants, incitent peu à peu à la contemplation. L'absence de perspective, de toute narration et de toute figuration encourage, dès lors, à une phase méditative. A ce stade, chaque faille, quelque soit sa nature, fissure, craquelure, strie, fente, cassure, herbe folle...interpelle l'observateur. Le beau devient l'authentique et l'imparfait. L'ordinaire devient extra ordinaire.

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